Un coup de téléphone d'Alain Gradelet, le maire de Til-Châtel... et vingt minutes plus tard, ce 2 septembre 2022, la société d'histoire accueille, devant le monument aux morts d'Is-sur-Tille, un couple d'Américains au nom à consonance française, LaFoy. Ils sont de passage dans notre canton et se sont adressés à la mairie de Til-Châtel pour connaître l'emplacement de Camp Williams, cette installation gigantesque mise en place en 1917 par les Américains venus soutenir l'effort de guerre français. Le grand-père de monsieur LaFoy faisait partie des troupes qui sont passées par ce camp avant de rejoindre le front.
Depuis le début des années 2000, plusieurs familles américaines ont ainsi été accueillies et guidées par la Ville d'Is-sur-Tille, ou par notre société d'histoire, sur les traces d'un aïeul soldat qui a laissé à sa famille le témoignage de son passage à Is-sur-Tille.
Camp Williams était une gare régulatrice, c'est-à-dire chargée de répartir sur le front les hommes et le matériel venus des USA. C'était aussi un vaste camp d'hébergement provisoire pour les hommes, et on lui adjoindra plus tard un hôpital de campagne chargé de soigner les blessés rapatriés du front. On estime qu'environ deux millions d'hommes sont passés par ce camp.
Monsieur et madame LaFoy ont pu voir le "lac" de Marcilly creusé par les Américains pour obtenir le ballast nécessaire à l'installation des voies ferrées, la stèle commémorative dans la zone artisanale (au cœur de l'ancien camp), et bien sûr la cheminée du mess des officiers, toujours debout sur la route de Selongey.
Parmi les évènements notables de ces dernières années, Is-sur-Tille a connu, en 2004, l'inauguration du monument aux morts d'Is-sur-Tille après rénovation de la liste des 238 soldats américains décédés dans l'hôpital du camp et l'inauguration, en 2008 de la stèle commémorative. Ces deux rendez-vous ont donné lieu à d'imposantes cérémonies en présence du consul des États-Unis. Tout aussi important, le rachat, en 2017, du terrain où est implantée la cheminée du camp américain. Cette mesure a permis de défricher les abords de ce dernier vestige de Camp Williams. La cheminée a été rénovée dans le respect de son aspect d'origine et un panneau détaillé, en français et en anglais, donne sur place un bon résumé historique de ce symbole de l'entente franco-américaine.